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Des centaines de millions de garçons et de filles à travers le monde sont asservis à des travaux en violation de leurs droits fondamentaux à la liberté, à l’éducation, à la santé et aux loisirs. De tous ces enfants, plus de la moitié sont exposés aux pires formes de travail. Il faut garder à l’esprit que des enfants travaillent souvent dans un environnement dangereux, comme esclaves sans oublier les autres formes de travail forcé en tant que filles de ménage. Pire encore, les nacrotrafiquants contraignent les enfants à travailler dans le trafic de drogue, la prostitution ou les conflits armés.
The Big One, datant de 1998, du réalisateur Mickael Moore, illustre un film d’exception, puisque le réalisateur en personne part à l’aventure en interrogeant le président directeur général de Nike, Philipe Knight sur l’emploi des enfants. Le film américain Blood Diamond, sorti en 2006, porte justement sur l’exploitation des enfants dans un conflit de guerre à la Sierra Leone en 1999, où l’enfant, sous l’effet de la drogue, est transformé en martyr au point de vouloir tuer ses parents.
Concernant le Maroc, le travail des enfants concerne une population variant entre 66 et 88.000 selon les statistiques de l’Organisation internationale du travail. L’Organisation internationale du travail (OIT) a instauré la première Journée mondiale contre le travail des enfants en 2002 pour évoquer la souffrance de ces enfants.
Le but de cette journée est « de servir de catalyseur au mouvement mondial contre le travail des enfants, en augmentation comme le justifie le nombre important de ratifications des conventions, n°182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et n°132 sur l’âge minimum à l’emploi. » L’une des principales causes de ce travail illégal des enfants réside dans l’inactivité des parents qui, par pauvreté ou fainéantise exploitent leurs enfants qui deviennent une source de richesse potentielle. Les petites filles marocaines sont « bonnes » à tout faire. Elles sont également des servantes –multifonctions- dans de petites fabriques artisanales pour des salaires peu élevés, voire inexistants, qui vont sans aucun doute dans le porte-monnaie de leurs parents.
Elles sont bergères et/ou ramasseuses de bois également. Une grande partie du travail réalisé par des filles s’effectue loin des regards de la société marocaine très discrète sur ses maux. Dans leur propre maison, si elles ont la chance d’en avoir une, les filles effectuent des tâches domestiques contrairement aux garçons dont une minorité peut s’adonner à cette tâche. Combiné avec une activité économique exercée à l’extérieur du foyer, cela constitue une «double corvée» qui accentue le danger de l’abandon scolaire chez les filles.
Avec l’aggravation de la pauvreté et la crise du milieu familial, nombreux sont les démunis qui restent sans scolarisation. Dans les milieux ruraux marocains précisément, les familles accordent plus de valeur à l’éducation des garçons ; les filles risquent d’être retirées de l’école et donc plus susceptibles d’entrer précocement dans la vie active.
Le rapport du BIT, intitulé « Donnons une chance aux filles: lutter contre le travail des enfants, une clé pour l’avenir », relève que si les statistiques mondiales récentes montrent un recul du nombre d’enfants victimes du travail, la crise financière risque de porter un coup dur à ce progrès. Ce même rapport précise que l’estimation mondiale la plus récente indiquait que plus de 100 millions de filles étaient victimes du travail des enfants et que nombre d’entre elles étaient exposées à quelques-unes de ses pires formes.
«Nous avons enregistré de réels progrès dans la réduction du travail des enfants. Les politiques adoptées dans la crise actuelle seront un test pour l’engagement national et mondial à poursuivre ce combat», a déclaré le directeur général du BIT, Juan Somavia.
Ces petites filles contraintes au travail sont à l’origine d’une socialisation différenciée. En effet, certaines familles marocaines donnent la préférence aux garçons quand ces dernières prennent des décisions en matière d’éducation de leurs enfants. Les petites filles marocaines sont assignées à des positions d’infériorité et de vulnérabilité et manquent plus souvent d’une éducation élémentaire. Cela empêche considérablement leurs possibilités d’avenir.
Investir dans l’éducation des filles est un moyen efficace de combattre la pauvreté. Scolarisées et éduquées, les filles auront certainement plus de possibilités d’accéder à un revenu acceptable une fois arrivées à l’âge adulte, de se marier plus tard, d’avoir moins d’enfants mais en meilleure santé, et davantage de pouvoir de décision dans le foyer. Face à la maternité, ces jeunes filles seront plus aptes à surveiller l’éducation de leurs propres enfants, ce qui contribuera à prévenir le travail des enfants à l’avenir.
Les petits garçons ou même les adolescents nous vendent à longueur de journée des mouchoirs en papier, des bonbons et des chewing-gums. Ils viennent parfois porter nos couffins, cirer nos chaussures, laver nos pare-brise et même nous proposer des sachets pour y mettre nos fruits et légumes dans les souks. Dans plusieurs endroits, ces enfants travailleurs sont souvent prisonniers dans la pénombre d’ateliers de menuiserie, de tannerie, de tôlerie ou même de réparation automobile.
Ces enfants -filles et garçons- ont eu le malheur de naître dans la pauvreté et d’y rester en oubliant malgré eux de vivre une enfance normale –écoles, parents actifs, entourage sain et réseau social-. La protection des enfants travailleurs requiert des réponses coordonnées qui prévoient des emplois pour les parents et des mesures de sécurité sociale qui les aident à poursuivre la scolarisation des filles comme des garçons.
Finalement, l’endroit le plus approprié pour un enfant est l’école. Les enfants travailleurs symbolisent les enfants du futur, les enfants devenus cadres qui seront à le tête de ministères et d’entreprises. Quand la scolarisation est bafouée par les parents, ces enfants travailleurs resteront victimes de leur sort à jamais. L’accès à l’école primaire illustre une des solutions pour l’avenir prospère du Maroc. Dans une perspective de développement durable, laisser le travail des enfants s’étendre signifie que le devenir du Maroc ne sera pas assuré.
Que dit la loi marocaine ?
La loi rend obligatoire l’enseignement fondamental jusqu’à 15 ans.
Le Code du travail fixe l’âge d’admission au travail à 15 ans révolus
Le Code du travail dresse une liste de travaux interdits aux enfants.
L’âge minimum d’admission à l’emploi est fixé à 15 ans révolus.
Le Code de travail prévoit des sanctions pour le non-respect de l’âge minimum d’admission au travail. Il s’agit d’amendes s’échelonnant entre 25 000 à 30.000 dirhams. En cas de récidive du non-respect de cet âge minimum, la pénalité est doublée et peut être associée à une peine d’emprisonnement pour une période pouvant aller de 6 jours à 3 mois.